Le Mali, pays continental très vaste 1.241.000 km², sous-développé,
sous-peuplé et pauvre avec plus de 13.000.000 hbts et une densité
à 9,4 hbts/km², ne dispose que d’une quinzaine de radiologistes,
tous installés à Bamako, secteur public et privé confondu.
Les besoins sont donc immenses.
La politique sanitaire actuelle du Mali a été mise en œuvre
après que les décideurs aient consenti de gros efforts en
mettant en place des centres de santé communautaires dans les localités
périphériques, des centres de santé de référence
dans les communes urbaines et des hôpitaux régionaux dans les
chefs lieux de région, quelquefois avec l’aide des médecins
coopérants étrangers. Ces médecins de province n’ont
qu’un manipulateur en radiologie lorsqu’il y a une installation
simple de radiologie et leur expérience personnelle en radiodiagnostic
pour faire face aux énormes besoins d’examens radiographiques.
Dans ce domaine, en dehors de certaines images élémentaires,
« l’œil » du radiologiste est très souvent
indispensable pour poser le diagnostic.
C’est ainsi qu’est née l’idée de la création
d’un réseau de téléradiologie entre les hôpitaux
régionaux et les hôpitaux centraux au cours d’un forum
des acteurs de la santé organisé à Bamako en 2002 par
l’IICD (International
Institute for Communication and Development) des Pays Bas. Ce réseau
de téléradiologie a été baptisé IKON.
Il est supposé s’appliquer à la radiologie pour un début
mais peut s’étendre à d’autres spécialités
médicales.
L’objectif principal du projet était donc de procéder
à la lecture de tous les dossiers radiologiques nécessitant
un avis spécialisé dans les 24h qui suivent leur envoi donc
exactement la durée d'attente de lecture des clichés à
Bamako.
Le projet fut jugé d’intérêt public et accepté
par l’IICD qui décida alors de financer sa mise en œuvre.
Ce projet aura pour intérêt immédiat pour les populations:
- une amélioration de la prise en charge des malades
- une réduction notable du nombre d’erreurs diagnostiques dans
les hôpitaux régionaux
- éviter les évacuations inutiles des malades vers les Hôpitaux
nationaux.
- réduire le coût des dépenses de santé des populations
compte tenu de leur faible revenu et de l’inexistence d’une
prise en charge sociale.
- une plus grande disponibilité des lits dans les hôpitaux
nationaux.
- une meilleure prise en charge des patients ;
- suppression de l’isolement clinique pour les pratciens des régions;
- formation médicale continue à travers les possibilités
de téléenseignement et de télé-encadrement offertes
par le système de téléradiologie.
- familiarisation avec la pathologie régionale pour les radiologue
de Bamako;
- possibilité d’un 2ème avis ou de contre-expertise
par des collègues extérieurs européens partenaires
à travers l’utilisation du réseau de téléradiologie
déjà existant à l’Hôpital du Point G.
- disponibilité des lits d’Hôpitaux par réduction
des évacuations intempestives et non justifiées depuis les
régions.
- formation médicale continue pour les médecins dans les régions
et des techniciens de radiologie.
Ce projet d’intérêt communautaire est conçu
pour participer à l’amélioration de la santé
des populations éloignées en utilisant les avantages des technologies
de l’information et de la communication, compte tenu de l’étendu
du territoire malien, de la mauvaise répartition et de l’insuffisance
des spécialistes.
Le projet se déroule en 2 phases, une phase pilot déjà
terminée et une phase d'extension en cours.La phase
pilote regroupait les 3 hôpitaux du Mali (Sikasso,
Mopti et Tombouctou),
la phase d'extension a concerné les Hôpitaux régionaux
de Kayes, de Segou et Gao. Ainsi tous les hôpitaux régionaux
sont couverts par le projet. A hôpitaux publics, il faut ajouter les
Services de Santé Morila SA (Anglogold/Randgold).
Le démarrage effectif des activités de télétransmission des images radiographiques a commencé en juillet 2005 entre Mopti et Bamako.
© IKON 2012- Mise a jour Septembre 2012
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